Pour beaucoup de pilotes d’engins volants motorisés, faire un tour de France, c’est le rêve absolu du voyage passion, le Saint Graal de la Nav !
Ce songe d’Icare ne se réalise malheureusement que rarement au vu du budget important requis pour les 20 à 30h de vols nécessaires et les frais de voyage. Et encore faut-il trouver la bonne fenêtre météo et pouvoir se prendre disponible 4 à 5 jours au pied levé.
Dès mon brevet ULM 3 Axes en poche en 2012, passionné de longue date en cartographie et navigation, j’ai vite été chatouillée par cette idée. C’est cependant le porte-monnaie qui m’avait laissé au sol jusqu’à présent. Mon passage à l’hélicoptère en 2013 avec sa possibilité unique de se poser dans le jardin des amis ou de la famille ou dans le parc d’un hôtel sur la route n’a pas arrangé les choses : encore plus facile à organiser, mais encore + inabordable… Cela devait donc rester un beau mirage pour encore longtemps.
C’était sans compter sur la chance d’avoir un très bon ami, Alex, qui décide de passer pilote professionnel et d’acquérir d’occasion un R44 pour monter ses heures. Après six mois de vols tous azimuts en Rhône Alpes, Alex m’annonce son projet de se faire un grand tour du pays en quelques jours. Alors qu’il avait pensé un moment partir seul, il me propose de l’accompagner. Le plaisir de partager une telle expérience, combiné à l’atout sécurité d’être 2 pilotes et à la possibilité de réduire la durée du parcours à 4 jours l’ont emporté largement.
Quant à la question budget, c’est réglé en quelques secondes puisqu’il me demande uniquement une participation aux frais de vol, principalement le carburant, bref un sacré beau cadeau.
La question de ma décision ne se posant même pas, je réponds : « on part quand ? ». On est mi-mars et Alex me propose la mi-avril. Sous deux semaines, on cale des dates en fonction de nos agendas et des tendances météos qui se profilent. Le parcours se veut au maximum frontalier et, bien sûr, avec tous les littoraux hexagonaux ou presque. Quatre jours suffiront pour les 3900 km prévus avec de 900 à 1200 km par jour, soit 500 à 650 miles nautiques.
La météo annoncée nous conduit à un parcours en sens anti horaire avec des points de chute d’étapes systématiquement chez des amis ou de la famille d’Alex. Cela nous amène à modifier la première étape qui devait finir au Touquet chez un de ses oncles, ce dernier se trouvant à cette date en Normandie un peu en dessous de Lisieux. Nous réduisons le trajet en ôtant la pointe nord du pays afin de limiter l’étape à 1200 km, ce qui en fait toujours la plus longue du parcours. Nous couperons donc de Valencienne au Touquet pour économiser plus de 220 km. Les autres DZ du soir seront Concarneau en Bretagne et Sévignac au nord de Pau dans les Pyrénées Atlantiques.
L’appareil est un R44 Astro transformé en Raven 1 lors de sa première GV, le F-HPHA. Alex a fait plus de 250h avec sa machine en me prenant souvent en copilote et moi plus d’une trentaine en la lui louant. L’engin est très bien réglé, tant au niveau moteur que voilure et croise à deux sans problème à 105-110 nœuds. Un kit de dépannage de secours est mis en coffre avec quelques bidons d’huile, tout comme deux gilets de sauvetage compacts tout neuf.
1 er Jour : Chambéry (73) – Gacé (61)
Nous avons rendez-vous un dimanche matin à l’aéroport de Chambéry (LFBL). La météo n’est pas celle annoncée avec un ciel partiellement couvert mais avec du plafond. On ne traine pas vu le programme de la 1ère étape. Les rayons de soleil au-dessus de Lac du Bourget ne durent pas et laissent place rapidement à un plafond qui s’abaisse : Une couche de nuage bas est intercalé sur les reliefs à l’ouest et au nord de Bellegarde, nous barrant la route du Jura. On décide de contourner par l’ouest pour rejoindre plus tard Mouthe ou Pontarlier. On gagne alors les plateaux du Retord et de Hauteville pour les gorges de l’Ain à l’ouest d’Oyonnax.
La basse couche nuageuse semble bien couvrir tout le Jura.. On décide de monter plein nord vers Lons-le -Saunier pour obliquer ensuite vers Montbéliard. Après Lons, un ami basé justement à Montbéliard nous apprend par téléphone que c’est tout fermé chez lui et jusqu’au sol. Ça commence bien mal avec une météo complétement à côté de la plaque. On tranche alors dans le vif en continuant plein nord. Adieu le Jura et l’Alsace, c’est le littoral qui compte le plus. Nous optons pour un déroutement radical avec une remontée directe sur Nancy. Un passage à l’Est de Dole nous fait rejoindre le val de Saône puis la région de Bourbonne-les-Bains afin de gagner l’aéroport de Nancy-Essey (LFSN). Après 380 km (205 Nm) et 2h20 de vol sous un ciel couvert mais sec et assez haut de plafond, nous effectuons notre 1er ravitaillement sur un terrain désert.
Je passe alors en place pilote en direction de Verdun et du sud de Charleville-Mézières. Le ciel s’éclairci et les paysages verdoyants défilent vite. Nous faisons un crochet pour notre pause déjeuner à l’aérodrome de Maubeuge – LFQJ après 250 km. On ne tarde pas à la petite brasserie du terrain bien connu d’Alex pour son centre de parachutistes dans lequel il a travaillé il y a quelques années car la route est encore longue.
Je garde les commandes jusqu’au prochain ravitaillement plus à l’ouest. Nous découvrons les paysages industriels et miniers de la région en évitant l’aérodrome de Valenciennes (LFAV) par le sud. Nous longeons ensuite le sud de la CTR de Lilles pour rejoindre l’aérodrome non contrôlé de Lens-Bénifontaine (LFQL) après 90km sous un soleil de plus en plus présent et agréable.
Alex reprend la main pour la troisième branche qui nous fera gagner le littoral. Nous remontons au cap 290-300° pour découvrir les corons et terrils de la région de Nœux-les-Mines. Cette route un peu au nord nous permet de passer par l’original village aéronautique de Verchocq (LF6252 aéro-delahaye.com) avant de rejoindre la mer de La Manche au Touquet. Le contrôle de l’aéroport, bien sympathique, nous laisse le champ libre pour un transit côtier entre 500 et 1000 ft. Nous avons devant nous 1800 km de littoral jusqu’à Saint-Jean-de-Luz à faire en 3 jours ! Cela commence par de belles et immenses plages sur 30 km en passant par Berck et la baie de l’Authie avant de traverser au-dessus de 800 ft mini la magnifique baie de Somme. Nos gilets sont en place depuis Lens heureusement.
Suit Cayeux-sur-mer et sa longue plage de gros sable noir de 10 km pour atteindre la commune de Ault et le début des falaises de craie qui bordent presque tout le littoral jusqu’au Havre sur plus de 120km. Un contrôle radio sur 123.5 nous permet de passer en sécurité travers la piste du terrain de Eu-Mers (LFAE) pour survoler le magnifique bord de mer de Le Tréport, Dieppe et Fécamp. Par deux fois, nous nous écartons du littoral pour ne pas « visiter » les deux centrales nucléaires de cette côte. La seconde, celle de Saint Valéry-en-Caux a la particularité d’avoir un petit aérodrome (LFOS) juste à la lisière sud de son cercle d’exclusion, ce qui oblige à redoubler d’attention. Viennent ensuite les incroyablement belles falaises d’Etretat puis le cap d’Antifer et son port pétrolier.
Les falaises s’amenuisent et s’érodent mais bordent toujours le trait de côte jusqu’aux abords du Havre. Nous pouvons continuer à longer le bord de mer en frôlant la zone portuaire P28 interdite à moins de 3300 ft sous consigne de l’agent AFIS de l’aéroport du Havre-Octeville (LFOH) et en restant vers 1500 ft d’altitude. Cela nous conduit à effectuer une très belle traversée de l’estuaire de la Seine à l’ouest de Honfleur et du Pont de Normandie.
Nous entrons, après clairance, dans la CTR de l’aéroport de Deauville (LFRG) par le nord et passons à la verticale du terrain normand un peu plus d’une minute après. Notre route continue au cap 172° sur 65km dans le bocage normand en laissant Pont l’Evêque et Lisieux sur notre gauche pour notre destination finale : Gacé. Nous tombons pile, merci le GPS, sur la propriété de la famille d’Alex, une belle demeure normande isolée dans un creux en pleine campagne. Une approche rapide avec un 270° dynamique pour ne pas trop se faire remarquer, même si les plus proches voisins sont à plus de 200m, nous permet d’atterrir sur l’empreinte ronde du trampoline ôté pour l’occasion au milieu de la pelouse : la Dz parfaite !
2 ème Jour : Gacé (61) – Concarneau (29)
Normandie
Plein effectué et taxe réglée, nous prenons plein nord pendant six minutes pour rejoindre la mer au plus direct à Courseulles-sur-Mer. Nous pouvons apercevoir le port et la plage du débarquement toute proche de Juno Beach avant de reprendre notre transit côtier. Le survol de Gold Beach juste à l’ouest, nous amène à survoler les restes des barges en béton du port artificiel d’Arromanches construit en juin 1944.
Les dix kilomètres de falaises qui suivent nous font passer par le joli port tout rond de Port-en-Bessin avant d’atteindre la célèbre grande plage d’Omaha Beach. Le cimetière mémorial américain de Colleville-sur-Mer placé en bordure est très impressionnant avec ses 9387 tombes de soldats GI tombés pour nous libérer.
A l’issue de la plage, les falaises reprennent jusqu’à la célèbre Pointe du Hoc, haut lieux de bravoure des rangers américains parfaitement reconstitué dans le film du « Jour Le Plus Long ». On arrive alors tout de suite sur le port carré de Grandcamp-Maisy avant de quitter le département du Calvados pour celui de La Manche en traversant la grande baie des Veys.
Nous abordons les côtes de la presqu’île du Cotentin au sud de la plage du débarquement d’Utah Beach. Le tour du Cotentin est un moment magique pour moi car il s’agit des terres de mon enfance jusqu’à 20 ans. Nous remontons les 25 km de plages qui constituent la moitié de la côte Est pour atteindre la très belle région de St-Vaast-la-Hougue. Avec sa pointe fortifiée par Vauban, ses ports de pêche et plaisance, son petit bourg, son épicerie Gosselin, son l’île de Tatihou et ses huîtres, c’est un site touristique vraiment majeur. Pour Tatihou, vraie perle s’il en faut, je serais trop long à vous la présenter alors je vous invite à aller sur le site www.manche.fr/tatihou pour tout savoir.
Nous survolons la baie et les parcs ostréicoles pour passer la très fine pointe de Saire et ses plages. S’en suit une côte plus découpée pour atteindre Barfleur et son très beau port de pêche granitique et historique, puis le magnifique grand phare de Gatteville, sensationnel à enrouler par le large. Avant St Vaast, nous avions contacté l’aéroport de Cherbourg-Maupertus (LFRC) distant de 15 km à l’ouest pour nous signaler, bien que ce dernier n’ait pas de CTR. Cela nous avait permis d’informer l’agent AFIS de notre parcours sur le trait de côte et de notre futur croisement d’axe dans 25 km, c’est-à-dire 10 mn + tard. Il nous avait alors précisé le lieu de rappel radio avant d’arriver dans son secteur. Plages et rochers de la côte nord, plus sauvage, défilent rapidement pour nous mener au Cap Lévi et son phare sur la commune de Fermanville. C’est le point de clairance pour pouvoir continuer en croisant l’axe de l’aéroport visible sur notre gauche et atteindre Cherbourg et sa grande rade napoléonienne.
Ancien port transatlantique, la ville est restée un important port transmanche, de pêche et de plaisance. De ses arsenaux militaires crées au XVIII ème siècle sortent tous les sous-marins français depuis 1899, tous comme de nombreux navires de ses constructions navales (Plus d’info sur www.cherbourgtourisme.com). Sa cité de la mer avec son aquarium et son sous-marin nucléaire visitable, « Le Redoutable » sont à voir absolument. L’agglomération étant interdite de survol dans un rayon de 6 km, nous la contournons par le sud. Cela me permet de passer au-dessus de la commune de mon enfance, la Glacerie, et de son petit village pittoresque des Roches où repose mon cher et regretté Papa.
Nous rejoignons le littoral à Urville-Nacqueville à l’ouest de Cherbourg. J’en profite pour saluer mon ami d’enfance Croco qui habite juste en dessous en faisant faire à Alex un 360°à l’altitude réglementaire de 1600 pieds. Nous longeons ensuite la belle côte sauvage de Landemer jusqu’au port d’Omonville-la-Rogue. Notre parcours borde alors un second disque rouge par le nord, celui de l’usine de retraitement atomique de la Hague, et traverse l’anse Saint Martin pour nous faire découvrir le joli port miniature de Port Racine. Le survol du cap de la Hague avec son sémaphore et son phare en pleine mer est grandiose, tout comme celui du petit port de Goury avec sa station de sauvetage et ensuite les grandes falaises du Nez de Jobourg.
Nous quittons La Hague en longeant à nouveau le disque rouge du centre atomique, heureusement tronqué au sud pour ne pas être trop loin du rivage. Cela nous fait rapidement rejoindre la grande anse de Vauville. La fréquence du terrain local (LFAU), principalement dédié aux planeurs, étant muette, nous continuons vers le sud travers hameau, marais et dunes. En bout de plage, un troisième disque rouge, celui de la centrale EDF de Flamanville, nous barre la route.
Cela tombe bien car midi approche et nous avons prévu un crochet en plein bocage chez mes cousins Jean Luc et Corinne. Nous prenons au sud-est pendant 12 Nm et après six minutes, j’ai la joie de passer au-dessus du village de mes grands-parents maternelle de Rocheville.
Je retrouve tous mes repères d’enfance et guide Alex vers notre DZ du déjeuner. Un champ nous attend en fin d’approche à côté de l’habitation familiale. Après repérage de la place, Alex opte sereinement et avec une belle maitrise pour la pelouse directement derrière la maison, au grand bonheur de notre public bienveillant. Les retrouvailles avec ma famille, que je vois peu, sont géniales, surtout de cette façon. Le temps des agapes achevé, il faut vite repartir car nous ne sommes pas du tout encore à mi-parcours.
Je passe en place droite pour repartir du jardin en décollage vertical. C’est un grand moment, cette maison ayant été celle de mes grands-parents jusqu’à mes 15 ans. Je prends plein ouest en frôlant Bricquebec et son château médiéval pour rejoindre le littoral au niveau de la grande plage de Surtainville. La vue est magnifique et j’en profite pour passer vertical un terrain privé dans les dunes, autre haut lieu de souvenirs de vacances d’enfance également.
Comme la veille, nous nous calons sur le trait de côte entre 500 et 1000 ft et partons plein sud vers le Mont Saint Michel distant alors de 100 km. Le survol des belles plages et beaux havres que je connais bien est fantastique, qui plus est, avec une météo engageante. Après Carteret, Portbail et Agon-Coutainville, nous passons le seuil 07 du terrain non contrôlé de Granville (LFRF) au bout de 20 mn. Suit ensuite la célèbre ville fortifiée et son port pour atteindre les plages de Jullouville puis les falaises de Carolles. La lumière est magnifique pour notre contournement du Mont Saint Michel par la baie d’Avranches à l’Est. L’ilot étant interdit de survol à moins de 3000 ft de hauteur sur 6 km de diamètre, nous avons préférez l’enrouler sur 270° pour ensuite aborder la Bretagne.
La Bretagne
Nous commençons La Bretagne par la partie ouest de l’immense baie du Mont Saint Michel qui s’étend jusqu’à Cancale et ses îles. Puis suivent la Pointe du Grouin et l’Île des Landes. Le littoral de toute beauté ne nous fait pas oublier de contacter Dinard (LFRD) pour demander un transit côtier dans la CTR sur près de 30km vers l’ouest. La clairance obtenue, sans trafic connu, nous abordons pointes rocheuses et petites plages sous un ciel mi-figue mi-raisin en direction de la mythique cité corsaire de Saint Malo et de ses réputés plages, forts et îlots. La traversée de l’estuaire de la Rance jusqu’à Dinard ne prend que quelques secondes et nous permet de découvrir un bord de mer de plus en plus somptueux et accidenté avec St-Briac-sur-Mer, l’Île des Herbihens et St-Cast-le-Guildo.
La côte passe en mode falaise au niveau de la pointe de La Latte et de son très beau fort pour atteindre 75m de hauteur au Cap Fréhel, célèbre pour son phare de granit rose de 32m. Nous sommes amenés à y effectuer un atterrissage de sécurité suite à un petit bruit très bref qui nous a fait penser à un à-coup de carburation. Notre mécano préféré, Paulo, joint au téléphone, nous fera faire quelques contrôles et un point fixe pour diagnostiquer le léger perlage d’une bougie. Rien de grave, mais Alex reprend néanmoins les commandes avant l’échange prévu normalement au prochain ravitaillement.
Le ciel est presque passé au grand bleu et nous profitons de belles lumières et couleurs pour découvrir la côte jusqu’à l’aérodrome de Saint Brieuc (LFRT – Afis). Le plein est fait rapidement malgré un énergumène qui avait laissé son avion devant la pompe sans raison. Nous repartons plein nord pour la baie de Paimpol. Le passage de la pointe de l’Arcouest nous fait découvrir la magnifique Île de Bréhat en partie à marée basse. Nous la contournons par le nord pour ensuite survoler l’Île Maudez et rejoindre la Baie du Jaudy et la Pointe du Château sur la commune de Plougrescant. Le littoral est parsemé de dizaines d’Îles habitées toutes plus magiques les unes des autres. Pointes rocheuses, jolies plages, ports, et îles continuent de s’enchaîner après Perros-Guirec vers Trébeurden.
On passe ensuite la Baie de Lannion, puis suivent Locquirec et le joli port protégé de Le Diben. La baie de Morlaix, magnifique elle aussi, avec de nombreuses îles, file rapidement sous nos pales. Roscoff et l’Île de Batz sont évités en passant un peu au sud pour rejoindre les plages et rochers de Santec puis traverser la baie entre Dossen et Moguirec.
Suit ensuite une côte plus plate et moins accidentée jusqu’à la grande plage de Ker Emma dans la baie entre Plouescat et Plounéour-Trez. La traversée pour rejoindre la pointe de Beg an Toullou à marée basse est magnifique, tout comme ensuite le trajet jusqu’à la plage des Crapauds. On continue ensuite sur la commune de Kerlouan, toujours dans une succession de plages et de rochers, pour rejoindre la très belle Anse de Guissény et les plages du Curlic et du Vougo. La presqu’île de Penn-Enez nous fait rejoindre la Pointe Saint Michel sur la commune de Plouguerneau. On devine alors au loin la célèbre Île Vierge et son phare entourés d’une multitude d’ilots rocheux. Lorsque que nous les survolons, nous sommes à un peu plus de 20km au nord de Brest et voyons la fin de la côte Bretonne et l’Île d’Ouessant au loin.
Il est temps de quitter le littoral sous peine, en continuant jusqu’à la Pointe Mathieu à l’extrême ouest de la Bretagne, d’avoir à effectuer une traversée maritime de 30 km jusqu’à la Pointe du Raz au sud ou de faire une boucle de 50km pour quasiment revenir sur nos pas. En effet, la rade de Brest et toute la presqu’île de Crozon au sud sont en zone militaire interdite. Nous poussons juste encore un peu au sud-ouest jusqu’à l’estuaire de l’Aber Benoît que nous remontons ensuite en passant sous le contrôle de l’Aéroport de Brest (LFRB). Notre route au cap 145° passe plein seuil 07 du terrain pour éviter la grande métropole maritime et le secteur de la base de Lanvéoc, mais nous permet quand même de bien les découvrir.
Nous arrivons à profiter de la beauté de la Rade au niveau de la baie de Doualas et de l’estuaire de l’Aulne. Notre trajectoire coupe ensuite le début de la presqu’île de Crozon pour rejoindre la baie de Douarnenez au niveau de Saint Nic et de la grande plage de Pentrez. Fidèles à notre leitmotiv de suivre le littoral au maximum, nous repartons vers l’ouest sur 33 km au niveau du port de Douarnenez en longeant une côte sauvage et très accidentée constituée de falaises, caps, criques et landes. Cela nous mène à un autre joyau de la Bretagne, la splendide Pointe du Raz, second point à l’extrême ouest du pays.
Le très beau soleil de fin d’après-midi me pousse, alors que je suis aux commandes en place gauche, à enrouler le cap bien large en virage gauche pour profiter du paysage magnifique de ce cap et de ce moment inoubliable.
La côte qui repart vers l’Est reste très rocheuse pendant une quinzaine de kilomètres avec uniquement 2 anses, celle du Loch et du Cabestan et trois tout petits ports. Une fois atteint le port de Sainte-Evette et la Baie d’Audierne, le bord de mer part plus au sud et s’adoucit sensiblement avec de plus en plus de sable jusqu’au minuscule port de Penhors. C’est là que commence la grande plage de La Torche avec ses 13 km de longueur et ses vagues réputées pour le surf. Séquence émotion cette fois pour Alex en survolant ces lieux chers à son enfance, en particulier la maison de son regretté grand père.
Suit la Pointe de Penmarc’h qui commence par Saint Guénolé, son port et sa baie pour finir ensuite avec le phare d’Eckmühl et son sémaphore. Un virage à gauche en suivant le littoral nous amène très vite à passer en bordure du port de Guilvinec puis de celui de Lesconil et son anse. Notre route remonte alors au nord-est dans la baie de Bénodet en laissant Loctudy, son port et son anse du Pouldon sur notre gauche.
Nous longeons ensuite des grandes plages jusqu’à Sainte-Marine, l’aber de la rivière Odet et Bénodet. Le trait de côte repart ensuite à l’Est sur dix km en survolant deux autres grandes plages interrompues par la Pointe de Mousterlin.
Le cap de Beg Meil annonce alors la fin de notre incroyable seconde journée avec le début de la Baie de Concarneau. Nous enroulons l’anse sur un peu plus de la moitié de son périmètre pour rejoindre, après Port-La-Forêt et Kerleven, l’Anse Saint Laurent, estuaire de la rivière éponyme. La remontée du cours d’eau sur trois km ne prend qu’une minute pour nous conduire à notre point de chute d’étape : rien de moins que le magnifique château de Lesnévar et sa grande pelouse comme DZ de luxe. Nous sommes accueillis par Fanny et Antoine, amis d’Alex, dans de belles dépendances récemment rénovées. Le bilan de la journée est de plus de 900 km et de 5h36 à l’horamètre. Cela nous parait très peu au vu de la quantité incroyable de beaux endroits survolés.
3 ème Jour : Concarneau (56) – Sévignac (64)
Concarneau – Île de Ré
De beaux rayons de soleil nous tirent facilement du lit après une nuit des plus agréables. Après un petit déjeuner rapide, nous nous préparons pour partir à 9h30. Je prends les commandes pour la 1ère branche qui doit nous conduire vers la Rochelle. Nous devons d’abord ravitailler et pour ce faire, rentrer un peu dans les terres pour rejoindre l’aérodrome de Guiscriff (LFES). Cela nous fait faire un détour de 25 km en partant au nord-est mais nous n’avons pas le choix, le terrain de Lorient, plus sur notre route, étant militaire. Nous avons la satisfaction de trouver un terrain désert avec une pompe à carte qui fonctionne parfaitement.
Une fois le plein de près de 180 litres rapidement effectué, nous redécollons vers le littoral au cap 164° en direction de la CTR de Lorient – Lann-Bihoué (LFRH), plus précisément de son point WL situé à l’ouest. Une fois la clairance obtenue pour un transit côtier répertorié, nous rejoignons le bord de mer au niveau du port du Pouldu et de Guidel-Plages. Les paysages côtiers alternant rochers et anses sont d’emblée très beaux. La traversée de l’entrée de la rade de Lorient au nord de Larmor-Plage avec une belle vue sur le port, la ville et l’ancienne base sous-marine est superbe. Nous restons sur le cheminement imposé pour passer le golf de l’Etel au niveau de Pont-Lorois. Le soleil de face ne nous empêche pas de nous régaler les yeux. La zone réglementée R14 au nord de la Presqu’île de Quiberon n’étant pas active, nous pouvons alors quitter le contrôle de Lorient pour faire y faire un crochet touristique mémorable.
Notre vraie route reprend ensuite vers le sud-est au niveau de Carnac et ses menhirs. Juste après, la Trinité-sur-Mer nous ouvre alors les portes d’un autre, encore, joyau de la Bretagne : le Golf du Morbihan. Il nous est impossible de ne pas y faire un détour, au moins par l’Île aux Moines avant de rejoindre la grande presqu’île de Rhuys par Brillac et le sud du Golf.
Nous continuons ensuite par la rivière Penerf au droit de Le Tour-du-Parc et des parcs à huîtres de Pen Cadenic. Suit ensuite la Baie de Kervoyal qui débouche sur l’estuaire de la rivière Vilaine que nous traversons depuis la pointe de Penn-Lann.
Nous abordons la région du Parc Naturel Régional de Brière par Pénestin et la baie de Pont-Mahé. Ces marais salants et parcs à huitres de Mesquer à Pont d’Arm se découvrent alors à nous. La côte continue jusqu’à la Pointe de Piriac-sur-Mer que nous enroulons jusqu’à La Turbale et le début des immenses et magnifiques marais salants de Guérande. Je laisse Le Croisic, son port et sa pointe à ma droite pour couper un peu au nord de La Baule et rejoindre le trait de côte à Pornichet. Après dix kilomètres de littoral avant Saint Nazaire, nous effectuons la traversée de l’estuaire de La Loire sur près de 5km en rejoignant St Brévin L’océan, Tharon-Plage et La Plaine -sur-Mer. Port aux ânes et l’Anse du Boucau nous conduisent à la Pointe de St Gildas. Nous sommes au début, pointe nord, de l’immense Baie de Bourgneuf délimitée au sud par l’Île de Noirmoutier.
Nous optons pour longer la baie le long de la Côte de Jade en passant par Pornic et Moutiers-en-Retz. Arrivent alors les immenses Marais Breton, marais salants et parcs à huîtres moins connus que ceux de Guérande mais surement dix fois plus grands puisque s’étendant jusqu’à Saint Gilles-Croix-de-Vie, à 35 km au sud. Le vert des marais tranche magnifiquement avec le bleu de la mer au niveau du port des Brochets. Le Pont de Fromentine qui permet l’accès à l’île de Noirmoutier par le sud marque la fin de la baie et le vrai début de la Vendée.
Nous découvrons alors les grandes plages et forêts de Notre-Dame et St Jean de Monts puis la Corniche Vendéenne et le port de St-Gilles-Croix-de-Vie. Le secteur rocheux du littoral de Bretignolles-sur-Mer vient alors interrompre 25 km de plage jusqu’au Sables d’Olonne.
Nous continuons le long d’un littoral rocheux travers l’aérodrome des Sables d’Olonne-Talmont (LFOO) vers Port Bourgenay, le Havre du Payré et Jars-sur-Mer. Commencent alors les grandes plages du Marais Poitevin qui nous mènent à La Faute-sur-Mer et la Pointe de l’Aiguillon. Nous passons alors sous contrôle de l’aéroport de La Rochelle (LFBH) pour traverser l’Anse de l’Aiguillon.
La suite, quelques kilomètres plus loin vers l’ouest, est magique avec le transit vers l’Île de Ré en survolant son pont courbe à mille pieds d’altitude. Toujours aux commandes après 2h40 et env.430 km depuis Concarneau, j’aperçois dès la fin du pont notre destination à 3 km au sud de l’île. Nous avions pu joindre en vol au téléphone un restaurant chaudement recommandée par notre ami Philippe de Cholet et je me régale à en faire l’approche en évitant le survol bas d’habitation. J’effectue ma finale au-dessus de l’eau et de la plage de Port-Notre-Dame afin de me poser sur la DZ du complexe Hôtel-Restaurant-Thalasso l’Atalante. Nous aurons le droit à un excellent accueil avec un bon déjeuner, prestement servi à notre demande. (Fin du diaporama n°3).
Île de Ré – Sévignac
Alex reprend les commandes pour la seconde partie de notre journée océanique. La traversée vers le port de La Rochelle est presque aussi belle que celle dans l’autre sens. Nous prenons vite plein sud vers la Pointe de La Fumée qui permet de joindre l’Île d’Aix en bateau. J’aperçois le Fort Boyard plein ouest avant l’Île d’Oléron.
Viennent ensuite l’Île Madame et Port-des-Barques tandis que nous traversons l’estuaire de La Charente avec Rochefort plus à l’Est. La grande baie de Moëze-Oléron, alors à marée basse, nous conduit à survoler les parcs à huîtres célèbres de la région de Marenne en laissant le pont-viaduc d’Oléron sur notre droite. Le Golf de Ronce-les-Bains et du pertuis de Maumusson au sud de l’île d’Oléron est alors vite rejoint et traversé pour déboucher sur la Côte Sauvage qui borde La Tremblade.
Nous descendons alors 10 km de plage bordés de pins pour atteindre la Pointe de la Coubre et son phare du même nom. C’est le point d’entrée nord de l’embouchure de la Gironde, même si le vrai début de son estuaire n’est réellement qu’au niveau de Royan. Après le survol de la belle plage de La Palmyre, nous prenons dans les terres pour contourner Royan par le nord et rejoindre son aérodrome (LFCY) pour ravitailler. Pendant qu’Alex fait le plein, je monte à la tour régler la taxe et échange quelques mots avec l’agent Afis de service bien sympathique et enthousiaste en apprenant notre périple. On ne traine pas pour autant et repartons en prenant le maximum de hauteur en vue de la traversée de l’estuaire de La Gironde. Le survol d’un peu plus de 5 km du bras de mer vers la Pointe de Grave et le Médoc est un beau spectacle des 2 côtés.
Dès la terre rejointe, c’est le début des immenses plages de Gironde qui vont jusqu’au bassin d’Arcachon sur près de 110 km. Le vent de secteur Nord-Est depuis le matin devient un peu plus fort, sans être turbulent pour autant, et nous fait avancer entre 125 et 135 nœuds-sol, soit entre 230 et 250 km/h.
Avant Arcachon, avant le début de la R31 qui peut être active depuis le sol, n’arrivant pas à joindre le SIV Aquitaine, nous contactons Cazaux, base aérienne militaire. Sous sa tutelle, nous continuons notre transit jusqu’à l’estuaire du bassin pour rejoindre l’aérodrome de La Teste-de-Buch (LFCH – Afis). Nous avons rendez-vous avec notre ami Hubert, pilote pro qui demeure à côté, pour le saluer rapidement.
Après 30 mn d’arrêt, nous repartons toujours plus au sud en survolant la superbe Dune du Pilat toujours sous contrôle de Cazaux. La zone R148 entre Biscarosse-Plage et Mimizan-Plage étant active avec entrainement de Mirage 2000, nous quittons la côte en suivant un cheminement imposé passant par le sud de l’Etang de Cazaux, puis par la ville de Biscarosse et son aérodrome (LFBS). Ensuite, nous continuons plein sud, puis sud-ouest jusqu’à Bias pour rejoindre l’océan à Contis-les-Bains.
Le vent, toujours favorable, nous aide toujours pour faire défiler les petits hameaux ou les stations balnéaires du Cap de l’Homy à Hossegor-Capt Breton. A ce moment, les plages d’Anglet ne sont plus qu’à quelques minutes après avoir obtenu du contrôle de Biarritz (LFBZ), très arrangeant, un transit « Grande Plage » intégral à 1000 pieds jusqu’à Saint Jean-de-Luz. Cela nous offre un autre moment magique de la journée !
La très belle rade de St Jean-de-Luz et Ciboure marque alors la fin de notre périple maritime, bien qu’il nous reste encore 115 km à faire presque plein Est. Cambo-les-Bains, Hasparren et les collines basques défilent sous une belle lumière et nous rejoignons assez rapidement les plaines du Gave de Pau au niveau de la région gazière de Lacq. Il ne reste plus que dix minutes de vol en terre béarnaise pour rejoindre Sévignac et se poser dans le jardin d’Anselme, ami parachutiste d’Alex, sous un beau soleil de fin d’après-midi. Une autre journée de rêve venait de défiler sur plus de 920 km avec 5h30 de vol.
4 ème Jour : Sévignac (64) – Chambéry (73)
Cette 4ème et dernière journée devait nous faire rejoindre la Méditerranée vers Argeles et la longer jusqu’à Cannes avant de rentrer sur Chambéry. Il s’agissait donc d’une étape magnifique de près de 1000 km dont nous attendions beaucoup. Bien qu’il fasse très beau tôt le matin, notre réveil est morose car la météo annoncée la veille est confirmée : tout le littoral de Montpellier à Hyères est prévu tempétueux avec 90 km/h de mistral ! Un tel vent étant hors domaine de vol raisonnable d’un R44, c’est la mort dans l’âme que nous devons nous résoudre à changer nos plans. Ne pouvant attendre plusieurs jours une accalmie, nous décidons de rentrer direct avec un vent de face annoncé à 25 à 30 kt sur les reliefs de l’Aubrac ou de la Lozère.
Le vent devant forcer l’après-midi, nous partons dès 8h30 en essayant de ne pas se louper au démarrage afin de limiter les nuisances sonores pour les voisins. C’est donc Alex qui s’y colle avec succès et nous emmène en 25 mn à l’aérodrome de Auch (LFDH), distant de 72 km. Nous faisons le plein rapidement sur un beau terrain encore désert. Je prends les commandes pour repartir en échangeant cette fois avec l’agent AFIS qui vient de commencer son service. Je prends un cap 57° en direction du Puy en Velay situé à 300 km. Les conditions de vol sont calmes pour le moment et les collines verdoyantes sont avalés à bonne moyenne.
Après 20mn de vol, à l’approche de Montauban, Alex appelle notre ami Eric qui habite tout près et que nous pensons absent de chez lui. Eric décroche et nous annonce bien être à son domicile. Dans la minute qui suit, notre trajectoire passe pile au-dessus de sa maison. Alex, qui connait pour s’y être déjà rendu en vol, a juste le temps de me désigner la maison et le champ d’approche juste après l’autoroute A62 que j’entreprends déjà une réduction de vitesse et un grand virage gauche descendant. La Dz est en bord de champ cultivé et bordée sur sa moitié opposée d’arbres. J’opte pour une approche de précision limitant le souffle dans le champ à priori récemment planté. Eric est super content de nous recevoir. « C’est mon 1er R44 à la maison ! » nous dit-il en nous invitant à prendre un café. Vous l’aurez deviné, il est pilote d’hélico, en l’occurrence de classe 6 ULM, d’où la DZ !
Le temps passe vite et nous ne pouvons rester très longtemps à cause de la météo. Je reste aux commandes et nous repartons sur notre route vers Le Puy-en-Velay. Nous rejoignons la rivière Aveyron à Bioule tout en étant dans le Tarn-et-Garonne et en découvrons une partie des gorges plus loin vers St Anthonin-Noble-Val. Le survol de l’ancienne Abbaye de Beaulieu nous fait entrer un peu après dans le département de l’Aveyron. Nous refranchirons deux fois la rivière éponyme au sud et à l’est de Villefranche-de-Rouergue avant de nous diriger vers les gorges du Lot à Entraygues-sur-Truyère.
Le sol devient plus accidenté et s’élève alors progressivement. Notre passage au-dessus du barrage de la Selves au sud de St Amans-des-Cots nous amène vers les Monts pelés de l’Aubrac à Cassuéjouls autour de 1200m d’altitude. Notre route passe ensuite en Lozère au niveau de St Juéry et des gorges du Bes. Le terrain est bien accidenté entre gorges, collines et forêts. Nous passons le beau village d’Azenc-d’Apcher en découvrant au loin le lac du barrage de Grandval sur la Truyère.
Nous sommes un peu au sud de St Flour et nous dirigeons vers les Monts de la Margeride tout près du Mont Mouchet, célèbre pour ses maquisards. Le vent se faisant de plus en plus en sentir, Alex me relaie aux commandes. Nous slalomons un peu dans le relief pour éviter de se retrouver dans des rabattants trop forts ou turbulents. Une fois le point haut franchi, nous redescendons vers les gorges de l’Allier au sud de Langeac toujours avec le même cap.
De nouveaux reliefs, les derniers à plus de 1200 m d’altitude, se profilent juste avant le Puy en Velay. Nous suivons une ligne de faiblesse du relief passant par Siaugues-St Romain et un col juste après à 1080 m pour enfin rejoindre le grand terrain de Haute-Loire. Avec le vent de face, il nous aura fallu 2 heures pour couvrir les 300 km depuis Auch. L’aéroport du Puy-en-Velay – Loudes bien venté oblige Alex à un transit prudent vers la pompe. Nous n’effectuons qu’un appoint de 60 litres car la distance à couvrir pour la journée entre presque dans nos possibilités d’autonomie sans vent.
Alex repasse en place droite pour faire le reste de notre parcours. Nous partons légèrement au nord pour sortir des collines et rejoindre au nord-est le plateau sud du Forez puis La Loire au niveau de Bas-en-Basset. Sont ensuite vite atteints Firminy et le sud de l’agglomération de Saint Etienne. Nous restons sur les contreforts nord des Monts du Pilat, plus agréables que les zones urbaines, pour rejoindre Saint Chamond en en profitant pour survoler quelques petits barrages. Il est temps alors de couper vers le sud de Vienne en passant le Rhône au nord de Condrieu. De là nous sommes en terrain familier et le vent passé nord-est est moins turbulent.
Nous passons travers sud de l’aéroport de Lyon St Exupéry sous 2000 pieds et continuons plein est vers La Tour-du-Pin et les Abrets. L’avant pays savoyard arrive au niveau de Pont-de-Beauvoisin avec le Lac d’Aiguebelette et ses belles eaux turquoises en visuel. Juste à l’est du lac, la ligne de crêtes de l’Epine nous donne le point d’entrée de la CTR de Chambéry et sonne le « retour maison » après 3h40 de vol et 560 km.
On se pose rapidement et remisons notre fidèle destrier F-HPHA qui vient de parcourir 3400 km en 22 heures de vol sur 4 jours. On est un peu déconnecté et rentrons chez nous en mode radar. Il nous faudra plusieurs jours et la visualisation de quelque unes de nos nombreuses images pour commencer à nous rendre compte du périple incroyable que nous venions de faire et partager. Ce fut tout simplement une expérience unique et inoubliable.
Il ne me restait plus qu’à vous en faire profiter aussi un peu, enfin plutôt beaucoup. J’espère que c’est chose faite avec cet article documentaire sur notre magnifique littoral. Quant à mon ami Alex, je ne pourrai jamais assez le remercier de m’avoir convié à partager cette aventure exceptionnelle ! Merci mon grand !
Tous nos remerciements également à nos familles et amis qui nous ont chaleureusement accueillis et hébergés.