L’information n’est plus un secret, l’opérateur savoyard Groupe SAF (Service Aérien Français), a remporté les appels d’offre des régions Rhône Alpes – Auvergne et Occitanie pour fournir des hélicoptères EMS (Emergency Médical Service) à pas moins de 13 SMURH (Service Médical d’Urgences Héliporté) à partir de 2022.
Pour Rhône Alpes-Auvergne qui comprend les SMURH de Chambéry, Grenoble, Aurillac, Clermont, Lyon, St Etienne et Valence, seul le dernier n’était pas dans son giron montagnard. C’est désormais chose faite.
Pour l’Occitanie, le SAF opérait seulement Rodez et Toulouse jusqu’à présent. D’ici la fin de l’année, Nîmes, Perpignan, Carcassonne et Montpellier vont intégrer le groupe basé à Albertville.
Le SAF vient donc contribuer à réduire l’hégémonie du groupe anglais Babcock, dont la filiale France avait vu ses parts de marché passer de 23% à plus de 50% de 2014 à 2020, au détriment principalement de HDF et MBH. Ces derniers sont devenus depuis 2017 le Groupe HBG et ont bien remonté la pente avec l’obtention du marché Bourgogne (5 SMURH) et de Laon ces 2 dernières années.
En 2014, la répartition des SMURH était 40% pour MBH+HDF, 28% pour le SAF, 23% pour Babcock et 10% pour NHV et cela pour 40 bases. A ce jour pour 56 bases, les chiffres sont : 46% pour Babcock, 25% pour HBG, 23% pour le SAF et 4% pour NHV. Début 2022, le SAF passera à 32% (18 bases) et Babcock à 37.5% (21 bases).
Le SAF a également remporté précédemment un contrat EMS en Belgique dont le premier démarre actuellement à Bra-sur-Lienne début juin.
Pour équiper la base belge et anticiper les besoins à venir, en particulier en formation et remplacement, l’opérateur alpin avait commandé entre 2018 et 2020 trois EC145s (ou D3), dernière version à 5 pales, nouvelle avionique et Fenestron du réputé biturbine léger classe 4 tonnes d’Airbus Helicopters. Il vient d’en commander 3 autres destinés à 3 SMURH à forte activité : Grenoble, Montpellier et Valence.
Jusqu’en 2021, le SAF ne mettait en œuvre que des H135 qui représentent 70% du parc machines. Mais depuis 2 ans en France, c’est souvent le H145 qui prend l’avantage avec sa soute opérationnelle plus spacieuse et ses performances supérieures. Il y en a 12 actuellement en opération EMS, soit déjà 20% du parc. Le SAF a bien entendu dû suivre le cahier des charges des consultations qui demandent de plus en plus souvent l’appareil le plus gros. Il est fort à parier que d’ici quelques années, le H145 sera sans conteste l’appareil le + utilisé en France.
1470 exemplaires de H145 volent dans le monde, cumulant 6 millions d’heures. 470 sont exploités en EMS. Récemment, un H145 s’est posé sur l’Aconcagua, 1er sommet de la Cordillère des Andes qui culmine à 6962m, ce qui est une première pour un biturbine.
PS : A noter qu’en parallèle de l’acquisition du plus gros des appareils EMS, le SAF a surpris beaucoup de monde début mai en mettant en œuvre un Léonardo A109 Trekker pour le SMURH de Rouen. Ce choix étonne car outre l’infidélité faite à Airbus, son fournisseur de toujours, l’appareil italien, bien que performant, n’est plus plébiscité depuis plusieurs années à cause de sa soute médicale trop exigüe. Il y en avait 8 en services en France en 2014 et plus aucun depuis fin 2020. De plus, en tant que premier appareil de la marque italienne dans la flotte, cela qui a nécessité d’importants investissements en formation d’instructeurs, pilotes et mécaniciens.
Plus d’info sur le secteur des hélicoptères SMURH en France dans la base de données « Les bases SMURH »